Une affaire de famille : critique et intrigue

Publié le : 25 novembre 20204 mins de lecture

Une affaire de famille, tel est le titre du film nippon produit par le réalisateur et cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda, qui a remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes 2018. Les principaux acteurs sont Kirin Kiki, Lily Franky, Sōsuke Ikematsu, Sakura Andō, Moemi Katayama. Sa sortie dans les salles de cinéma en France était le 12 décembre 2018.

Intrigue du film

Une famille vit dans un taudis. Le père, Osamu Shibata (Lily Franky), apprend à son fils Shota (Kairi Jyo) comment voler dans les supermarchés. La femme, Nobuyo Shibata (Sakura Andô), travaille dans une blanchisserie où elle est exploitée. L’argent est rare et tout le monde dépend de la grand-mère Hatsue Shibata (Kirin Kiki) qui, avec sa pension de survie, subvient aux besoins de tous, y compris de la petite-fille, Yuri Hojo (Miyu Sasaki) qui vit avec eux. Apparemment, c’est une famille qui survit et qui peut se réjouir malgré les difficultés.

La famille a des liens non parentaux mais s’est unie par une série de coïncidences. La grand-mère et la petite-fille ne sont pas non plus apparentées. Mais les raisons qui les poussent à être ensemble ne vont pas de soi. Et en poursuivant le film Une affaire de famille, on découvre minute après minute que la famille a beaucoup de nuances, pas toujours positives.

Le passé de certains personnages est louche et ce qu’ils ont fait dépasse les limites de la morale commune. Osamu rentre chez lui un soir avec son fils. Ils ont passé l’après-midi à voler dans les supermarchés ; alors qu’ils plaisantent entre eux, ils voient une fillette de quatre ans qui joue dans le froid sur la terrasse de la maison. Ses parents ne sont pas là et ils pensent tous les deux qu’il est bon de la ramener à la maison pour lui donner un repas chaud.

La petite fille mange peu et présente des signes de traumatisme, surtout des blessures. Grand-mère, avec Nobuyo, décide de la garder quelques jours. Ses vrais parents la maltraitent et ne veulent peut-être pas d’elle, mais l’école signale sa disparition. Osamu a peur : il voudrait la ramener chez lui mais sa grand-mère et Nobuyo refusent ; ils veulent la garder avec eux.

Apparemment, tout le monde veut protéger l’enfant ; la famille est soudée par un profond sentiment d’appartenance. Cependant, quelque chose ne va pas : vous pouvez le comprendre en voyant comment les personnages évoluent à la limite de la morale commune. On comprend que leurs relations sont beaucoup plus profondes qu’elles ne le paraissent, juste au moment où la précarité de leur mode de vie est mise à mal par les règles sociales.

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Critique sur le film

« Une affaire de famille » est un film délicat, complexe, fragile et profond comme la coupe d’une épée japonaise. En fait, Hirokazu Kore-eda est capable d’expliquer dans un langage simple comment l’amour et l’affection existent, quels que soient les liens familiaux et sociaux. Et le film le fait avec une assurance qui impressionne.

La structure de l’histoire ressemble à un château de bâtons de bois : chaque pièce pourrait faire tomber l’ensemble. Au contraire, le récit se tient et arrive à la fin avec une sobriété surprenante. « Une affaire de famille » n’est pas un film qui veut émouvoir mais plutôt montrer la complexité des relations humaines. C’est un succès total.

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